Qu’est-ce que la QVCT ?

Julie Millian, consultante et formatrice chez Sadigh Conseil & Formation nous explique aujourd’hui le principe de la QVCT.

1- Que signifie la QVCT ? En quoi consiste t-elle ?

La QVT, aujourd’hui appelée QVCT, (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) désigne et regroupe sous un même intitulé les actions qui permettent de concilier l’amélioration des conditions de travail des salariés avec la performance globale de l’entreprise.

L’objectif d’une démarche QVCT est de « penser le contenu du travail » lors des phases de conception, de mise en œuvre et d’évaluation des projets techniques ou organisationnels.

2- Qu’est-ce qui est le plus important pour améliorer la qualité de vie au travail ?

Le plus important est d’agir sur différents niveaux à partir d’un audit de l’organisation et de l’état de satisfaction et d’engagement des professionnels qui y travaillent. On peut le faire de plusieurs façons :

Tout d’abord, il est possible de regarder les 6 domaines suivants tels que proposés par l’Agence nationale d’amélioration des conditions de travail :

– La santé au travail : la prévention des risques professionnels est-elle prise en compte ? Les ressources psychologiques des salariées sont elles renforcées ? Les personnes en souffrance sont elles prises en charge ?

– Le management ou leadership : est-il participatif, positif, bienveillant, repose t-il sur l’autonomie, la confiance ?

– Le contenu du travail : comment les missions sont organisées ? Quels sont les process de travail ? La coordination est-elle efficace ?

– Les compétences, le  parcours professionnel : des  actions visant à développer les compétences des collaborateurs sont elles proposées ? Les agents sont-ils satisfaits de leur évolution professionnelle ? Ont-ils accès à des formations nécessaires pour renforcer leur sentiment d’efficacité au travail, leur savoir, savoir faire, savoir être ?

– l’égalité professionnelle pour tous : l’organisation et les processus de décision ne créent-ils pas différents sentiments d’injustice au sein des collectifs ?

– les relations, le climat social

On peut également faire un tour d’horizon en partant des différentes ressources à mobiliser et celles réellement disponibles :

– Les ressources individuelles des agents : leur vitalité, leur agilité émotionnelle, leur flexibilité mentale, leur façon de gérer le temps, leur état d’esprit positif, leur sens au travail,…

– Les ressources de vécu au travail : l’autonomie, le sentiment de maitrise, la qualité des relations, l’intégration et prise en compte de la diversité, le sentiment de clarté et de structure, le sens au travail,…

– Les ressources organisationnelles : salaires et avantages, conditions de travail, client de confiance, support managériales et leadership, mission positive de l’organisation,…

Dans tous les cas et peu importe la méthode utilisée pour réaliser cet audit, il faut avant tout respecter les trois étapes suivantes :

1- Regarder l’indice d’énergie au sein de l’entreprise : photographie des émotions vécues dans l’entreprise au niveau individuel et collectif (enthousiasme, confort, stress, apathie). 

2- Regarder l’indice de performance durable : l’état des lieux de la dynamique d’entreprise (engagement, satisfaction, modération, ennui, aversion, épuisement, surrégime, productivité).

3 – Regarder l’indice de ressources : auditer l’ensembles des 18 leviers de la performance durable (l’ensemble des 3 types de ressources) et proposer un plan d’action et de recommandations spécifiques pour l’améliorer. 

3- Quels sont les facteurs qui peuvent nuire à la qualité de vie au travail ?

Tous les facteurs en lien avec l’absence de l’une de ses ressources peut nuire à la qualité de vie au travail : un management descendant qui ne prend pas en compte l’autonomie et ne repose pas sur la confiance, un cadre de travail peu clair et non maitrisé qui laisserait les collaborateurs dans le flou sur leur marge de manoeuvre et leur niveau de responsabilités, l’absence d’actions qui visent à renforcer les collectifs de travail, les relations et le sentiment d’appartenance à une culture d’entreprise… 

4- Comment en tant que experte peux-tu aider les employés à trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée ?

Pour prendre en compte le meilleur équilibre vie personnelle et vie professionnelle il faut d’abord s’interroger sur notre rapport personnel au travail  : le travail est il pour nous un job (il est purement alimentaire), une carrière (il est l’opportunité pour moi d’évoluer, d’avoir de meilleures conditions matérielles),  une vocation (il me permet de donner un sens à mon existence, de contribuer à quelque chose de plus grand que moi) ?

Ensuite, il est important de respecter des temps de travail raisonnables qui laissent de la place pour les autres activités personnelles et familiales afin de se préserver de la surcharge cognitive et émotionnelle car ce sont ces facteurs là qui conduisent aux différents types d’épuisements professionnels (burn-out, bore out, Brown out..). Ce n’est pas pour rien que le temps de travail est encadré réglementairement et les personnes qui ont un rapport au travail de type vocationnel peuvent parfois y passer beaucoup de temps, tant leur passion et leur volonté de bien faire est parfois obsessive.

De façon concrète, il faut se mettre quelques règles (droit à la déconnexion, nombres d’heures cumulées sur la semaine, faire des pauses dans la journée, s’assurer que les activités sociales et familiales n’ont pas disparues, questionner notre entourage : s’ils se plaignent de notre non disponibilité ce n’est pas bon signe, écouter son état de fatigue physique et intellectuelle et faire une pause si elle trop importante…)

5- Pourquoi as-tu eu envie de te professionnaliser dans ce domaine ?

Je me suis toujours posée beaucoup de questions sur le bonheur dans notre existence. J’ai toujours considéré le travail comme une formidable zone possible d’épanouissement.
Je fais partie de ces profils au travail qui ont un rapport plutôt vocationnel. J’en ai moi même payé les conséquences puisque j’ai fait un burn out début 2019. Dans l’accompagnement dont j’ai bénéficié, j’ai appris de nombreuses choses et me suis dit : « pourquoi ne sommes nous tout simplement pas informé de cela ? Pourquoi les organisations ne sont elles pas plus vertueuses pour le bien être de leur salariés alors que c’est pourtant une stratégie gagnant -gagnant puisqu’elle conduit vers la performance durable ?
C’est ainsi que j’ai repris mes études en psychologie du travail et des organisations et me suis spécialisée avec diverses certifications en psychologie positive au travail. 

6- Pour qui animes-tu ces formations ? Professionnelle ? Particulier ?

Nos formations ou prestations conseil s’adressent aux dirigeants d’entreprise qui sont convaincus qu’une approche QVCT ou de bien être au travail intégrée à l’organisation est gage de performance durable dans leur entreprise ou qui souhaitent conduire des transformations organisationnelles internes plus virtuelles mais ne savent pas comment procéder.

Certaines formations proposent de renforcer les ressources individuelles et peuvent être proposer aux salariés mais aussi à tout particulier désireux d’une vie personnelle et professionnelle plus riche et plus épanouissante. 

En effet, la psychologie positive et ses outils issus de son champ de recherche universitaire marche aussi très bien dans sa vie personnelle : je les utilise au quotidien !

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